le potlach... qu'est-ce que c'est ?
Le potlach ? cette fête suivait l'érection d'un totem, le mariage d'un chef, (qui pouvait durer jusqu'à 12 jours), de l'inauguration de la nouvelle maison d'un clan, de l'enterrement d'un vieux chef...
Le chef de la maisonnée devait alors faire en sorte de nourrir toute sa parenté ainsi que ses relations. Au potlach, le chef, qui portait le chapeau de cérémonie et un costume pour la circonstance, tenait le rôle de hérault et de maître des cérémonies : c'est lui qui faisait les invitations.
L'hôte devait offrir beaucoup plus de nourriture que n'en pouvaient en ingurgiter les invités, mais ceux-ci par politesse mangeaient à en être malades. Les aliments (viande de phoque, poisson, baies et légumes, le tout assaisonné avec de l'huile de poisson) étaient servis dans de la vaisselle comme par exemple un plat en forme d'ours.
La vaisselle d'apparat, en bois et magnifiquement sculptée, était aussi un signe du rang et de la richesse de la famille. Le plat le plus grand, qui pouvait avoir la taille (et la forme) d'un petit canoë, était placé devant le chef des invités, qui mangeait avec une cuillère en bois ou en corne de chèvre.
Les autres convives étaient servis avec des louches dans des plats plus petits...
En résumé, dans le Nord-Ouest, s'enrichir permettait de grimper les échelons de l'échelle sociale si l'on accomplissait le rite du potlach.
Celui-ci voulait que le nouveau riche distribue jusqu'à une centaine de cadeaux à des invités pour obtenir le droit d'accéder à un rang plus élevé ou d'acquérir des privilèges.
Cette cérémonie n'entraînait pas la ruine, car le donneur serait invité à un autre potlach où il recevrait à son tour des présents en fonction de son rang.
Dans cette société qui connaissait de fortes rivalités internes, le potlach évitait les tensions.
Cette coutume existe toujours. Le gouvernement canadien l'a abrogée de 1884 à 1951, date à laquelle les Kwaliutls, passant outre, l'ont remise à l'honneur.